Aujourd'hui, j'étais dans la salle d'audience à écouter le verdict de la Cour d'assises concernant l'indemnisation des victimes des attentats terroristes à l'aéroport de Zaventem et à la station de métro Maalbeek.
J'ai eu l'occasion d'assister Philippe Vansteenkiste, en tant que directeur de V-Europe et frère de Fabienne, qui est décédée à l'aéroport. Cela a eu lieu lors de ses interactions avec la presse pendant l'audience. V-Europe a été créé peu après les attentats et soutient les victimes du terrorisme en Belgique et les Belges à l'étranger. Ils ont réalisé un travail remarquable en accompagnant des centaines de victimes tout au long de la procédure depuis février 2022.
La présidente a demandé à toutes les parties la permission de ne pas lire le jugement concernant les intérêts des parties civiles (en raison du volume de pages). Sans que tout le monde comprenne bien la question, sans traduction du français au néerlandais, ou sans que les parties civiles donnent techniquement leur accord, la présidente a clos l'audience en seulement 5 petites minutes. Les victimes présentes sont restées sans voix, pensant qu'au moins une partie serait lue. Même un bref mot d'adieu humain de la Cour a été omis. Les journalistes présents semblaient également choqués.
Il y a 25 ans, j'ai participé au lancement de Child Focus car là aussi, le gouvernement a échoué à fournir un soutien humain. Cinq ans plus tard, nous avons répété le même exercice pour une meilleure prise en charge des victimes d'accidents de la route. Chaque fois, il semble que nous devons redécouvrir tout cela. Quelle perte de temps et d'émotions.
Le procès est considéré comme un procès pilote. Cependant, la dernière partie pour les victimes, la détermination des dommages, a été marquée par une Cour sous-dotée qui a décidé de reporter en septembre, pour ensuite mettre fin abruptement au plus long procès de l'histoire belge un mois plus tard. Parler d'une anticlimax.
C'est une occasion manquée. À chaque étape que la Justice franchit, il ne s'agit pas seulement de punir, mais aussi de donner la chance de guérir. Et c'est l'étape cruciale qui nous manque. Il est impossible de réparer le crime, mais la Justice peut soutenir la réparation.
J'espère qu'il y aura des nouvelles pour les victimes lundi, et que l'arrêt arrivera dans leur boîte mail. J'espère également que V-Europe disposera de plus de personnel pour expliquer cet arrêt afin que leur guérison puisse commencer.
Lieve Stappers,
Ancien directeur de Child Focus et de ZEBRA, un allié des jeunes victimes d'accidents de la route.